Blogue de GALAPA

J’suis pas censé bloquer là-dessus… mais j’ai bloqué.

Rédigé par Francis Mathieu | May 26, 2025 3:23:26 PM

Spécialiste en stratégie numérique depuis près de 15 ans, je n’aurais jamais cru vivre un blocage… au moment de bâtir la stratégie marketing de ma propre entreprise. Voici ce que ça m’a appris.

Quand le professionnel doute

Je fais du marketing numérique depuis presque 15 ans. J’ai accompagné des dizaines d’entreprises dans la création de leur stratégie numérique. J’ai monté des campagnes, épluché des données, positionné des marques, aidé des dirigeants à prendre les bonnes décisions… toujours avec pas mal de clarté et de méthode.

Mais quand est venu le temps de créer la stratégie pour ma propre entreprise, GALAPA, j’ai figé.

Pas par manque d’idées. J’en avais trop, justement. Et c’est là que ça devient ironique : plus tu en sais, plus tu vois tous les angles, tous les risques, tous les scénarios qui peuvent foirer… et plus la peur de te planter s’installe. C’était pas une page blanche. C’était un bordel d’idées qui m’empêchait d’avancer.

Trop de pression, trop d’enjeux

Créer GALAPA, c’était pas juste lancer un nouveau projet. C’était aussi me relever après une chute importante d’activité chez INFINI, mon autre entreprise. Un contexte post-pandémie difficile, un pipeline vide pour la première fois en cinq ans, et une question qui me hantait : comment adapter notre offre à une clientèle qui a moins de budget, mais toujours autant de besoins ?

GALAPA a été pensé comme une réponse à ça. Une solution plus efficace, plus rapide, plus accessible — mais sans baisser la qualité. Et forcément, quand tu construis quelque chose avec autant de charge émotionnelle… tu veux que ce soit parfait.

Alors quand le moment est venu de mettre la stratégie marketing en place, j’ai figé.

J’avais peur de me tromper. Peur de mal positionner le projet. Peur de gâcher une bonne idée avec une première impression ratée.

Et cette peur m’a fait douter de mes propres réflexes. De mes propres compétences.

L’autosabotage en douce des entrepreneurs

Ce que j’ai vécu, je le reconnais maintenant chez d’autres entrepreneurs que j’ai accompagnés. On pense souvent que les blocages viennent d’un manque de savoir-faire. En réalité, ils viennent bien plus souvent d’un conflit dans notre tête : entre l’envie d’avancer… et la peur d’échouer.

Dans mon cas, c’était encore plus vicieux. C’était pas un doute sur GALAPA. C’était un doute sur ma capacité à bien le représenter, à en être le bon porte-parole.

Quand ce que tu vends te ressemble, c’est ta crédibilité, ta vision, ta façon de penser que tu mets sur la table. Et c’est là que ça devient paralysant.

Alors j’ai tout remis en question : Le ton. Le timing. Les visuels. L’angle. Et à force de vouloir éviter de mal faire… j’ai rien fait du tout.

Mais à force de tourner en rond, j’ai fini par me l’admettre : Ce que je vendais pour les autres, j’arrivais pas à me l’offrir à moi-même.

Ce que ce blocage m’a vraiment appris

Avec le recul, ce moment m’a permis de mieux comprendre une chose que je dis pourtant depuis longtemps :

Il y a pas de stratégie parfaite. Il y a des essais-erreurs. Des tests. Du mouvement.

En voulant atteindre un niveau d’exigence complètement irréaliste, je m’étais moi-même coincé. Et c’est justement l’action qui fait évoluer une marque, pas la réflexion qui reste prise dans un document stratégique.

J’ai aussi compris à quel point l’attachement émotionnel peut nous jouer des tours. Quand tu accompagnes un client, tu as le recul nécessaire. Tu vois clair. Mais quand tu te regardes toi-même, tout devient flou. Plus sensible. Plus compliqué.

Et c’est pour ça que même les plus expérimentés, même les plus aguerris… peuvent vivre ce genre de frein invisible.

Conclusion : Les blocages sont rarement logiques

Ce que j’ai appris, c’est que même quand tu as l’expérience, même quand tu connais la bonne réponse… tu peux quand même te freiner tout seul. Pas par manque de savoir. Mais parce que l’attachement émotionnel brouille ton jugement.

En tant qu’entrepreneur, il faut apprendre à se gérer soi-même, pas juste gérer des projets ou des équipes. Et c’est probablement le plus gros défi du parcours.

Alors oui, j’suis pas censé bloquer là-dessus… mais j’ai bloqué. Et ça m’a aidé à avancer autrement.